Titre : | Le slut-shamming dans le rap : pourquoi rien ne change ? [article] | Type de document : | texte imprimé | Catégories : | A:Analyse du rap F:Féminisme R:Rap (France)
| Résumé : |
"Rappeurs sensibles adeptes de Martin Margiela et de pédicures : la nouvelle vague de rappeurs semble dessiner un nouvel horizon. Or, rien ne change : leurs productions sont toujours aussi machistes.
Il est partout. Il nous l’a bien montré cet été, son tube « Réseaux » tournant en boucle dans toutes les radios de l’hexagone. Son album Commando, a été sacré disque d’or seulement une semaine après sa sortie. Désormais disque de platine, il détient le record des meilleurs ventes en 2017. Sur son titre « Salé » – issu de cet opus – Niska, explore les revers de médaille de la gloire, sur fond de récit autobiographique teinté d’ego trip. Les femmes, font parties intégrante de cette histoire. Sans voix, elles sont avant tout évoquées comme de simples objets sexuels, sales — « la chatte de la petite est sale » — et prostitués (« elle peut s’acheter des fringues, elle bosse chez nous sur viva street »). Ce discours n’est pas sans rappeler « Mwaka Moon » — titre de l’album éponyme paru cette année —, où Kalash est en featuring avec Damso. En effet, le rappeur belge ne demeure pas différent de ses confrères quant à l’objectification des figures féminines : il « nique des mères pour la dînette » et ordonne à « une grosse salope », de se mettre à « quatre pattes sur le bitume ». De plus, sa vision de la sexualité présente la femme comme l’inégale de l’homme au sujet de l’adultère : « s’faire sucer, c’est pas tromper ». Vision aussi existante dans « Macarena », où Damso se fend d’un : « tu baises avec moi tu baises avec d’autres, même si j’fais pareil, c’est pas la même chose » qu’il justifie par son besoin de libido. Bien que cela soit le reflet de son ego blessé, cette phrase s’inscrit dans une rhétorique machiste. Par ailleurs, si la femme-objet est omniprésente dans le rap game — Kaaris, par exemple, vient « pour arroser ces chiennes comme une douche italienne » sur le morceau « Dozo »— elle sert aussi de faire-valoir au rappeur parvenu. C’est ainsi que SCH donne à voir l’étendue de sa richesse lorsqu’il dit que sa conquête ne prend pas de heetch (« Mac 11 »). Cet aspect est cristallisé par la chanson « Ce soir on ne sort pas », où Maître Gims donne la réplique à Lacrim. L’ancien membre de Sexion d’Assaut lance à un destinataire inconnu un « t’es même pas michtonnable ». Signe que le respect accordé dépend de la capacité à attirer les michtonneuses." | Permalink : | http://lezartsurbains.tipos.be/opac_css/
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Le slut-shamming dans le rap : pourquoi rien ne change ? [article] [texte imprimé] . - [s.d.]. Catégories : | A:Analyse du rap F:Féminisme R:Rap (France)
| Résumé : |
"Rappeurs sensibles adeptes de Martin Margiela et de pédicures : la nouvelle vague de rappeurs semble dessiner un nouvel horizon. Or, rien ne change : leurs productions sont toujours aussi machistes.
Il est partout. Il nous l’a bien montré cet été, son tube « Réseaux » tournant en boucle dans toutes les radios de l’hexagone. Son album Commando, a été sacré disque d’or seulement une semaine après sa sortie. Désormais disque de platine, il détient le record des meilleurs ventes en 2017. Sur son titre « Salé » – issu de cet opus – Niska, explore les revers de médaille de la gloire, sur fond de récit autobiographique teinté d’ego trip. Les femmes, font parties intégrante de cette histoire. Sans voix, elles sont avant tout évoquées comme de simples objets sexuels, sales — « la chatte de la petite est sale » — et prostitués (« elle peut s’acheter des fringues, elle bosse chez nous sur viva street »). Ce discours n’est pas sans rappeler « Mwaka Moon » — titre de l’album éponyme paru cette année —, où Kalash est en featuring avec Damso. En effet, le rappeur belge ne demeure pas différent de ses confrères quant à l’objectification des figures féminines : il « nique des mères pour la dînette » et ordonne à « une grosse salope », de se mettre à « quatre pattes sur le bitume ». De plus, sa vision de la sexualité présente la femme comme l’inégale de l’homme au sujet de l’adultère : « s’faire sucer, c’est pas tromper ». Vision aussi existante dans « Macarena », où Damso se fend d’un : « tu baises avec moi tu baises avec d’autres, même si j’fais pareil, c’est pas la même chose » qu’il justifie par son besoin de libido. Bien que cela soit le reflet de son ego blessé, cette phrase s’inscrit dans une rhétorique machiste. Par ailleurs, si la femme-objet est omniprésente dans le rap game — Kaaris, par exemple, vient « pour arroser ces chiennes comme une douche italienne » sur le morceau « Dozo »— elle sert aussi de faire-valoir au rappeur parvenu. C’est ainsi que SCH donne à voir l’étendue de sa richesse lorsqu’il dit que sa conquête ne prend pas de heetch (« Mac 11 »). Cet aspect est cristallisé par la chanson « Ce soir on ne sort pas », où Maître Gims donne la réplique à Lacrim. L’ancien membre de Sexion d’Assaut lance à un destinataire inconnu un « t’es même pas michtonnable ». Signe que le respect accordé dépend de la capacité à attirer les michtonneuses." | Permalink : | http://lezartsurbains.tipos.be/opac_css/
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